
La crise énergétique est-elle officiellement terminée?
Aujourd’hui, Reuters écrit que la crise énergétique européenne est derrière nous. Cette agence de presse se réfère aux réserves de gaz confortables et aux prix considérablement réduits. Moniek de Jong, chercheuse postdoctorale en sécurité énergétique à l’Université de Gand, adopte un point de vue plus nuancé. «Il n’y a plus de danger immédiat, mais nous restons vulnérables aux perturbations au niveau de l’approvisionnement,» selon elle.
«En termes réels, les prix pour l’année à venir s’élèvent jusqu’à présent en moyenne à 53 euros/MWh en 2023, par rapport à 23 euros entre 2015 et 2019, et à 32 euros entre 2010 et 2014,» selon Reuters. «Ils sont donc plus élevés qu’auparavant, mais simultanément, ils ont baissé de manière significative par rapport au niveau de 223 euros durant la crise énergétique en août 2022. Nous nous attendons à ce que les prix baissent davantage en 2024.» Par ailleurs, l’agence de presse souligne que la consommation de gaz globale des 7 principaux consommateurs au sein de l’UE (l’Allemagne, l’Italie, la France, les Pays-Bas, l’Espagne, la Belgique et la Pologne) a baissé de 13% durant les 9 premiers mois de 2023 par rapport à la moyenne décennale entre 2012 et 2021.
Une dépendance déplacée
Moniek De Jong reconnaît que le danger immédiat n’est plus d’application, mais préfère rester prudente. «La grande menace suite à l’invasion russe en Ukraine est derrière nous. Simultanément, certains volumes de gaz naturel proviennent encore toujours de Russie et notre dépendance a été déplacée vers d’autres pays. Au cas où l’approvisionnement en provenance du Qatar serait interrompu, par exemple, ceci pourrait engendrer une nouvelle hausse des prix. Ceci a été démontré par la volatilité au début de l’escalade du conflit au Moyen-Orient. Quand Israël a fermé ses champs gaziers, on s’est mis à douter si les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de l’Egypte (un pays voisin) allaient persister. La grève auprès des terminaux de GNL australiens au début de cette année-ci a également engendré des fluctuations de prix considérables. Ainsi, la liste des points sensibles est assez longue.»
La température a moins d’impact
En général, les températures à la baisse engendrent des prix de l’énergie à la hausse, mais ceci ne semble pas être le cas actuellement. «Les marchés réagissent plus calmement aux fluctuations de températures que durant l’automne et l’hiver derniers. Ceci peut s’expliquer par les réserves de gaz encore toujours très bien remplies. L’éventuelle volatilité se situe donc surtout au niveau géopolitique.»
Les prévisions relatives aux prix de l’énergie
Actuellement, le prix du gaz se situe à nouveau à son niveau d’avant l’escalade au Moyen-Orient. Les prix de l’électricité restent au même niveau que ces derniers mois. Il semble peu probable que les fournisseurs d’énergie modifient considérablement leurs prix au mois de décembre. Récemment, Moniek de Jong a écrit le livre ‘Staat de wereld in brand?’ [Le monde est-il en flammes?], publié par ASP Editions, ensemble avec Mathieu Blondeel, professeur associé à l’Université d’Amsterdam. [cta_box center]
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