Nouvelle faillite dans le secteur de l’énergie ? Watz, au bord du dépôt de bilan.
Le 20 décembre dernier, Watz, dont la trésorerie est totalement asséchée, demandait à la justice une protection contre ses créanciers. Depuis, la VREG, le régulateur flamand de l’énergie, a arrêté sa licence, ce qui place le fournisseur au bord de la faillite. Quelles sont les causes et les conséquences de cette décision pour Watz et ses clients ?
Watz demande une protection contre ses créanciers : vers une potentielle faillite ?
Ce lundi 20 décembre, le fournisseur anversois Watz, qui compte 22.000 ménages à son actif et ce, principalement en Flandre, a demandé à la justice une protection contre ses créanciers. En cause ? L’augmentation des prix de l’énergie qui a totalement asséché sa trésorerie. « Nous avons toujours été une entreprise rentable, jusqu’à ce que les prix de l’énergie augmentent de façon aussi radicale » déclare Gert Haubrechts, le CEO et propriétaire de la société.
Contrairement à son concurrent Vlaamse Energieleverancier, Watz, n’a pas encore déclaré faillite. Cependant, la VREG, le régulateur de l’énergie flamand, a suspendu la licence du fournisseur en autorisant les gestionnaires de réseau de distribution (GRD) à mettre fin à son accès au réseau. Cela signifie que depuis le 21 décembre, Fluvius, le GRD flamand, ne donne plus accès aux réseaux d’électricité et de gaz à Watz.
>> Lire aussi : Le fournisseur flamand Vlaamse Energieleverancier déclare faillite
Comment explique-t-on ces faillites en série ?
Selon la Febeg – Fédération Belge de l’Electricité et du Gaz -, les risques de faillite chez les fournisseurs d’énergie dépendent de plusieurs facteurs :
- La plus grande quantité d’énergie que les fournisseurs doivent acheter pour subvenir au pic de consommation de gaz en hiver n’est plus en adéquation avec le montant des acomptes demandé aux clients qui, lui, reste le même tout au long de l’année ;
- Les coûts d’achat d’énergie qui sont de plus en plus élevés pour les fournisseurs sur les marchés de gros ;
- Les importants coûts de déséquilibres qui correspondent aux pénalités que les fournisseurs doivent payer lorsqu’ils n’ont pas acheté assez d’énergie sur les marchés de gros par rapport à la consommation finale de leurs clients ;
>> Lire aussi – L’Accord budgétaire fédéral : ce qui change pour le domaine de l’énergie
D’après l’agence de presse Belga, la Febeg appelle à des réformes « qui répartissent mieux les risques sur les différentes parties qui déterminent la facture énergétique » avec, entre autres, la réintroduction des frais de résiliation pour les contrats à prix fixes, une compensation octroyée aux fournisseurs pour les coûts supplémentaires engendrés par le tarif social et la répartition du risque d’impayés (pour les fournisseurs, les GRD et les pouvoirs publics).
Quelles sont les solutions pour les clients actuels ?
Sans autorisation d’accès aux réseaux d’énergie, Watz n’est, pour le moment, plus en mesure de fournir de l’électricité et du gaz à ses clients. Dès lors, quelles sont les solutions qui leur sont proposées ?
Le rachat des clients Watz par Mega
En voulant offrir à ses clients de bonnes conditions, Watz a conclu un accord avec le fournisseur liégeois Mega qui a proposé une offre de reprise aux ménages affiliés à Watz.
En pratique, Mega a envoyé un mail à tous les clients Watz en leur proposant une nouvelle offre plus avantageuse que leur contrat en cours. Etant donné que Watz ne proposait que des contrats à prix variables, Mega est parti du même postulat mais en proposant un prix du kWh plus intéressant. Si le client accepte cette nouvelle offre, le changement se fera automatiquement, sans démarche administrative pour le consommateur, nous confirme Elsie Van Linthout, porte-parole de Mega.
Cet accord se base sur un « opt-in » et non un « opt-out ». Le client n’a donc aucune obligation d’accepter ce transfert. Thomas Coune, CEO de Mega Belgium, déclare d’ailleurs : « Nous voulons que les clients acceptent de venir chez nous, avec une offre intéressante pour eux. De cette façon, les clients de Watz peuvent rester avec un fournisseur local d’énergie verte, qui s’engage à être efficace et réactif par rapport à ce qui se passe sur le marché ».
Comparer les prix de l’énergie
Comment savoir si l’offre proposé par Mega est réellement compétitive ? Rien de plus simple ! Grâce à notre outil de comparaison en ligne, en quelques clics, vous pourrez comparer le tarif proposé par Mega avec l’offre du marché actuelle. Il vous suffit de compléter vos données personnelles pour obtenir un comparatif sur mesure.
Si vous trouvez un fournisseur qui vous convient, vous pourrez y souscrire directement et gratuitement et ce, sans vous soucier des démarches administratives puisque nous nous en occupons pour vous. Vous n’êtes pas à l’aise avec les outils informatiques ? Dans ce cas, contactez l’un de nos conseillers gratuitement au 0800 37 369, du lundi au vendredi, de 9h à 18h.
Dans tous les cas, si vous êtes clients chez Watz, vous devrez obligatoirement choisir un nouveau fournisseur d’énergie. Dès lors, Fluvius vous laisse jusqu’au 21 janvier 2022 pour souscrire un nouveau contrat, auquel cas, il deviendra votre fournisseur dit « d’urgence » pour une période de maximum 60 jours. Etant donné la situation actuelle du marché, il est essentiel de préciser que le gestionnaire de réseau propose des tarifs plus élevés que la moyenne actuelle.
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S’inscrire à un achat groupé d’énergie
Une autre alternative pour trouver un fournisseur d’énergie avantageux est de s’inscrire à une offre d’achat groupé. Ce concept se base sur la force du groupe. De fait, plus il y a d’inscrits, mieux les plateformes d’achat groupé seront en mesure de négocier le meilleur tarif auprès des divers fournisseurs présents sur le marché.
C’est notamment le cas de Wikipower, première plateforme d’achat groupé en Belgique francophone, certifiée par la CREG, le régulateur fédéral de l’énergie.
>> En savoir plus sur les achats groupés de Wikipower
Union Européenne et secteur de l’énergie : quelles sont les faillites à déclarer ?
L’augmentation des coûts de l’énergie ne concerne malheureusement pas que la Belgique. La hausse des prix est due à plusieurs facteurs influençant le cours du marché mondial et donc, celui de l’Union Européenne également.
En Belgique, après Energy2Business et Vlaamse Energieleverancier, c’est au tour de Watz de ne plus pouvoir assumer ses obligations. En Angleterre, une vingtaine de fournisseurs ont déjà déclaré faillite depuis le mois d’août 2021, en laissant derrière eux 3,7 millions de foyers. La dernière victime de la montée des prix de l’énergie ? Le géant Bulb, qui compte 1,7 millions de clients à son actif et qui a été jugé insolvable en novembre dernier. Ce fournisseur représente 5,5 % du marché de l’électricité et 5 % du marché du gaz au Royaume-Unis.
Du côté de la France, le fournisseur Hydroption, spécialisé dans les clients industriels, a déposé son bilan. S’occupant de près de 18 500 sites au sein de l’Hexagone, les pouvoirs publics français ont pris les devants et ont déclaré qu’en cas de faillite, le fournisseur historique EDF prendrait le relais en tant que « fournisseur de secours ». Enfin, au Pays-Bas, ce sont cinq fournisseurs qui ont déclaré faillite, ce qui représente une clientèle d’environ 160 450 ménages.
Il n’est d’ailleurs pas impossible que la menace de nouvelles faillites continue de croître dans les prochains mois puisqu’aucune baisse des prix de l’électricité et du gaz n’est prévue d’ici la fin de l’hiver.
Quels sont les risques pour les fournisseurs cet hiver et en 2022 ?
La flambée des prix de l’énergie entraîne des répercussions sur le client final et, par conséquent, sur le fournisseur lui-même. Dès lorsqu’un risque majeur pour les fournisseurs pourrait surgir au moment de la facture de régularisation et ce, en particulier pour les contrats à prix variables. Les coûts de l’énergie ayant fortement augmenté, il est logique que le montant de la régularisation annuelle augmente à son tour. De nombreux ménages seront donc peut-être dans l’incapacité de payer la conséquente somme due à leur fournisseur, ce qui pourrait générer une nette hausse des créances douteuses dans les comptes des fournisseurs et, in fine, une potentielle perte sèche qui pourrait s’avérer fatale pour certains d’entre eux.
L’augmentation des prix de l’énergie concerne avant tout le marché de gros, là où les fournisseurs commerciaux achètent leur énergie pour la fournir aux consommateurs. Dès lors, plus les prix du marché de gros augmenteront, plus les fournisseurs devront la revendre à des tarifs élevés, tout en tentant de rester le plus compétitif possible. Ce dilemme peut également mettre en péril la santé financière des fournisseurs.
>> Augmentation des prix de l’énergie sur le marché de gros : un risque pour nos factures ?
La crise que nous vivons actuellement touche bien des secteurs et, dans celui de l’énergie, la situation dépasse totalement l’ensemble de ses acteurs. Il faut cependant espérer, dans les prochains mois, un retour à une stabilité de l’offre et de la demande afin de revenir à des tarifs (sur les marchés de gros et de détails) plus raisonnables et abordables.
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